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(annaleigh) they're all the same, aren't they ?

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Jeu 13 Aoû - 17:21
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ALWAYS WEAR YOUR INVISIBLE CROWN

Annaleigh & Taïssia

« Having a soft heart in a cruel world is courage, not weakness»



La pâle lueur de l’astre lunaire illuminait la nuit depuis plusieurs heures déjà. Si les Hommes à la surface ne ressentait la présence de celle-ci que par la lumière qu’elle leur prodiguait, Taïssia ressentait elle l’effet de la sphère argentée sur les marées. Lorsque l’opalescente lumière lui parvint jusque dans ses appartements de la cité d’Atlantica, elle sut alors que la nuit était suffisamment avancée.
Il n’était guère dans ses habitudes de quitter le palais sous marin, elle laissait à son ainée le soin d’échapper aux gardes assurant sa sécurité afin de se rendre dans ce monde que sa cadette abhorrait. Tel était du moins ce que la benjamine Triton laissait à penser. Jamais elle n’avait osé avouer que rien ne lui paraissait plus magnifique que le soleil levant et couchant vu de la surface. Mais ce qui représentait pour elle un spectacle extraordinaire n’était rien d’autre que cette mystérieuse lune nimbant de lumière terres et eaux, perçant ainsi l’épais manteau d’obscurité que tentait d’étendre la nuit sur Enarya. Depuis son seizième anniversaire, l’âge à laquelle une sirène pouvait remonter à la surface et découvrir le monde du dessus, elle conservait jalousement son admiration pour les paysages baignés par le soleil. Quel dommage que ces terres de cocagne furent habitées par ces bipèdes sans cœur et sans honneur !
Elle avait pourtant connue quelques unes de ces années bénies durant lesquelles peuple terrestre et peuple de l’océan cohabitait et se respectait mutuellement, mais jamais ô grand jamais n’avait-elle cessé de considérer les Hommes comme des monstres. Si Ondine l’accusait souvent de faire preuve de mauvaise foi, l’avenir illustra à merveille les propos qu’avait toujours tenus Taïssia : jamais Hommes et Sirènes ne pourraient s’entendre. Deux espèces si différentes, si dissemblables ne pouvaient cohabiter éternellement : il leur fallait, pour maintenir la paix, se trouver un ennemi commun sans quoi l’Homme, cupide par nature, chercherait toujours à s’emparer des biens de son allié d’hier.
Depuis la disparition en mer de l’héritier Seashells, l’angoisse lui nouait les entrailles chaque fois, qu’agitant sa nageoire dorée, elle remontait à la surface. Elle ne pouvait plus chasser de son esprit sa dernière capture. Prise dans les filets visqueux du bâtiment nautique elle avait cru venir voir sa dernière heure sonner. Qu’elle avait été bête alors ! Trop occupé à contempler l’astre solaire percer la nuit, elle en avait oubliée de rester sur ses gardes. Ondine lui répétait sans arrêt que malgré la fureur qui l’animait bien souvent et la faisait paraître plus âgée, elle n’en restait pas pour le moins une très jeune sirène que des marins expérimentés sauraient prendre dans leurs filets. Elle frissonna en repensant à l’horrible fin qu’elle aurait pu connaitre; aujourd’hui elle ne se laisserait pas surprendre !

Jamais elle ne pourrait se lasser de cette sensation de légèreté de liberté totale qu’elle ressentait alors qu’elle arpentait les océans, mue par la seule force de sa nageoire caudale. Elle se laissait parfois porter par le courant déviant au gré de leurs caprices, traversant bancs de poissons et groupes de tortues. Si percer la surface et respirer au grand air était également une sensation des plus agréables, elle ne pouvait pas imaginer un seul instant dire adieu à la mer et résister à l’appel de l’océan pour s’installer sur terre, après tout, même les marins de Sailorland ne le pouvait pas.
Si certaines de ses congénères aimaient percer la pellicule d’eau les séparant de l’air en une savante pirouette, elle préférait sans conteste la discrétion. Quand bien même l’heure fut avancée, elle ne souhaitait pour rien au monde risquer qu’on lui arrache une nouvelle larme.
Ce fut derrière un rocher non loin de la plage qu’elle émergea, sa longue chevelure blonde revenue devant ses yeux par la gravité. Ayant dégagé les mèches indésirables de son champ de vision, elle commença sa lente avancée vers l’étendue de sable fin. Méfiante, comme à son habitude, ses yeux allaient de droite à gauche sans s’arrêter plus d’une fraction de seconde au même endroit : elle devait être sûre qu’aucun bipède ne se trouvait à proximité.
Touchant le sable situé à faible profondeur, sa nageoire se divisa bientôt en deux jambes frêles à la démarche mal assurée. Qu’il était difficile de subir les assauts des vagues lorsque l’on est porté par des jambes ! Trop occupée à tenir sur ses nouveaux membres, elle ne vit pas la barque amarrée. La vie sur terre était remplie de menaces toutes les plus insolites les unes que les autres. Elle remercia intérieurement la solitude qui l’entourait, si quiconque eut assisté à sa chute, sa fierté en aurait été gravement atteinte.
Finalement remise de sa rencontre avec l’enfin infernal, elle se leva sans précipitation et sorti de l’embarcation dans laquelle elle préleva un filet qu’elle attacha telle une toge au dessus de son épaule comme le représentait de nombreuses gravures aujourd’hui immergées, perdue pour toujours comme les embarcations les transportant alors.
Les quelques pas qu’elle fit sur le sol instable, lui firent regretter pour de bon sa queue de sirène. Par tous les dieux de l’océan, comment Ariel avait-elle pu vouloir vivre le reste de ces jours à la surface ? La réponse, elle l’a connaissait, et elle la terrifiait : l’imprégnation était à l’origine de bien des maux dont avait à souffrir son peuple.
Elle mit fin à son exercice d’équilibriste en se laissant choir sans aucune grâce sur le sable bien décidé à ne plus perdre de temps avec de telles bêtises. La seule raison pour laquelle elle aimait se rendre à la surface résidait en cette influence apaisante que la lune exerçait sur sa personne. Elle devait reconnaître qu’il n’était pas désagréable d’entendre le roulis le l’océan sur la place et les falaises environnantes. Alors qu’elle se laissait imprudemment bercer par le vas et vient des vagues, un bruit lointain lui parvint, comme porté par le vent. Le souvenir de sa  récente capture lui revint en mémoire en une fraction de seconde et sa main répondant à l’angoisse qui lui enserra d’un coup le ventre, projeta dans le même intervalle de temps une gerbe d’eau dans la direction du bruit.
«  ვინ არის ?  » À peine la dernière syllabe eut-elle franchit ses lèvres, que déjà sa main droite vint se plaquer contre ses dernières. Elle avait voulu savoir si une autre âme se cachait dans les environs et s’étaient trahie en utilisant sa langue natale, le langage du peuple de l’océan.
Déglutissant avec peine, elle chercha au plus profond de sa mémoire les mots aux sonorités si abruptes qu'elle avait appris dans son enfance.
« Qui est là ?  » prononça sa voix devenue rauque par l'effort. Jamais elle n'aurait cru, lors de son apprentissage avoir à utiliser la langue commune du monde d'en-haut.

all rights reserved. long live the queen

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